mercredi 20 juin 2012

Se débarrasser de «ça»

J’ai eu le grand déplaisir, mardi, d’entendre une entrevue à la radio de Radio-Canada avec Réal Ménard, le maire de l'arrondissement Mercier-Hochelaga-Maisonneuve à Montréal. Celui-ci venait défendre sa décision de créer une zone de tolérance pour la prostitution dans une portion de la rue Ste-Catherine qui est plus industrielle.

«Pour apaiser la tension, le maire d'arrondissement souhaite éloigner les prostituées des secteurs résidentiels et commerciaux. À défaut de trouver une solution définitive à la prostitution, il demande aux policiers de fermer l'oeil sur la prostitution dans une zone bien définie. «Il s'agit d'une zone de tolérance où la prostitution n'est pas légalisée, parce que je n'en ai pas le pouvoir, mais où on concentre ces activités», expose-t-il.»

Son entrevue radiophonique reflétait encore mieux selon moi l’idée sous-jacente derrière ce projet. Tout au long de l’entrevue, la prostitution et les prostituées sont désignées par moment par le mot «ça».

«Moi, mon objectif c’est de sortir ça des milieux résidentiels et commerciaux, ce qu’on a demandé aux policiers c’est de déplacer ça.» (vers le parc industriel).
«La meilleure solution c’est de sortir ça des milieux résidentiel et commerciaux.»

On se demande presque si on parle de moisissures, de rats ou autres nuisances. On n’en veut pas dans notre quartier et on veut faire le ménage. Les itinérantEs, les pauvres, les toxicomanes seront-t’ils les prochainEs à avoir leur zone de tolérance loin du regard des braves citoyens et citoyennes? Au lieu de mettre en place des ressources et de mobiliser la communauté à travailler sur les conditions de vie du quartier, on balaie le tout sous le tapis parce que c’est rapide et efficace semble t’il. Après tout, il faut régler le problème, s’empresse de dire le maire. On met en place un projet, on appelle la police et hop! Des sous-citoyennes, on peut se débarrasser de «ça» facilement!

Bien sûr, le projet soulève de nombreuses critiques notamment par l’administration de la Ville de Montréal. Réal Ménard affirme vouloir tout de même aller de l’avant avec le projet, c’est à suivre!


1 commentaire:

  1. Voilà! Il y a des gens dans notre société qui n'ont jamais droit à la sécurité et à la tolérance, mais grâce à Môssieu Ménard, les prostitueurs, violeurs et agresseurs pourront finalement profiter de « ça » sans se faire déranger.

    Merci, M'sieu Ménard!

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